La lecture au Luxembourg: 60% de la population résidente a lu au moins un livre au cours des 12 derniers mois

La ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Erna Hennicot-Schoepges a présenté le 3 février 2004 les résultats d’une enquête (pdf, 3.098 Kb) du CEPS sur les habitudes de lecture au Luxembourg.


Erna Hennicot-Schoepges, en compagnie de Monique Kieffer, directrice de la BNL, de Germaine Goetzinger du Centre national de littérature et de Guy Frank du ministère de la Culture

60% ont lu au moins un livre au cours des derniers douze mois

Premier constat: au cours de ces douze derniers mois, 60% des personnes interrogées - des individus âgés de 16 ans ou plus, qui ne sont pas étudiants - ont lu au moins un livre (livre professionnel, livre de loisir ou bande dessinée) pendant leurs loisirs. Parmi ces 60% se trouvent principalement des femmes, des personnes âgées de 25 à 54 ans et des diplômés du post-secondaire. 65% de ces lecteurs sont de "faibles" lecteurs, ayant lu moins de 10 livres au cours des douze derniers mois.

En effet:

  • 41,5% des lecteurs ont lu entre 1 et 5 livres,

  • 23,4% ont lu entre 6 et 10 livres,

  • 18,4% ont lu entre 11 et 20 livres et

  • 16,8% ont lu plus de 21 livres.

Les raisons de ne pas lire

La première raison invoquée par les personnes qui n’ont pas lu de livre au cours des 12 derniers mois est le manque de goût pour la lecture. Le manque de temps et les problèmes de santé constituent d’autres arguments présentés par les personnes interrogées.

Le rôle des bibliothèques

Pour augmenter le taux de lecture au Luxembourg, la ministre de la Culture Erna Hennicot-Schoepges compte sur les bibliothèques régionales, qu’il faudra connecter davantage à la Bibliothèque nationale, sur les bibliothèques scolaires et sur les diverses initiatives pour promouvoir la lecture parmi les jeunes, le Bicherdag à Walferdange, par exemple.

"En effet, l’étude sur les pratiques de la lecture fait par ailleurs l’état des lieux des emprunts en bibliothèque et confirme que les bibliothèques ne font pas concurrence aux librairies", a noté Monique Kieffer, directrice de la Bibliothèque nationale (BNL). D'après ses estimations, les clients réguliers des bibliothèques compteraient également les meilleurs clients des librairies.

Néanmoins, l’emprunt en bibliothèque reste faible au Luxembourg. En effet, moins de 10% des lecteurs (c'est-à-dire 60% des personnes interrogées) ont emprunté un ou plusieurs livres en bibliothèque au cours des 12 derniers mois.

Parmi les utilisateurs des bibliothèques, l’on trouve principalement des femmes, des personnes de 35 à 44 ans, des diplômés du post-secondaire et les férus de lecture.

"Comparé à l’étranger, la population résidente au Luxembourg se caractérise aussi par une plus faible fréquentation des bibliothèques", expliqua la directrice de la BNL, puisque "les Luxembourgeois préfèrent acheter les livres". La tradition des bibliothèques ne serait par ailleurs pas profondément ancrée au Luxembourg.

Pourtant, on constaterait que les chiffres concernant le nombre de personnes inscrites à la BNL et le nombre d’ouvrages prêtés connaît une hausse depuis quelques années. D'après la directrice de la Bibliothèque nationale, 3.109 nouvelles inscriptions ont été enregistrées en 2003 et plus de 31.000 prêts ont été effectués.

Au Luxembourg, l’achat de livres reste donc le mode d’accès le plus courant aux livres. 82,4% des lecteurs ont acheté au moins un livre au cours des 12 derniers mois. 36% des gens ont acheté plus de 10 livres.

Lors de la conférence de presse, Germaine Goetzinger, du Centre national de littérature (CNL) situé à Mersch, a relevé les effets positifs sur les pratiques de la lecture qu'engendrent les activités du CNL - bibliothèque de recherche et centre documentaire qui vise à promouvoir la lecture et la littérature.

L'enquête

Cette enquête sur les pratiques de la lecture suit celle sur les pratiques culturelles lancée en 1999, a expliqué la ministre de la Culture, avant d'ajouter que la nécessité de disposer de statistiques dans le domaine de la culture avait été décidée en 1992 lors d’un Conseil de l’Union européenne en Espagne. Un plan d’action pour harmoniser les statistiques culturelles avait été élaboré par la suite au niveau européen et différentes études avaient été lancées dans ce contexte au Luxembourg.

L’enquête présentée le 3 février 2004 sur les pratiques de la lecture avait été lancée en 2001. En 2002 a été lancée une enquête sur les concerts au Grand-Duché (les résultats y relatifs seront présentés dans les prochains moins) et en 2003 une étude sur l’utilisation d’Internet.

Au cours de l’année 2004, le ministère de la Culture, en collaboration avec le CEPS, relancera l’étude sur les pratiques culturelles, axée cette fois-ci sur les jeunes de 6 à 19 ans.

Dernière mise à jour