La Bibliothèque nationale met en ligne la Clef du cabinet des princes de l'Europe (1704-1794) à l'occasion du colloque "Les bibliothèques francophones à l'heure du numérique"

À l'occasion du colloque "Les bibliothèques francophones à l'heure du numérique. Rencontre des bibliothèques nationales et patrimoniales des pays ayant le français en partage", organisé par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), la Bibliothèque nationale de Luxembourg (BnL) a enrichi sa base de données Luxemburgensia online en y ajoutant le Journal La Clef du cabinet des princes de l'Europe (1704-1794), soit de plus de 100 000 pages numérisées. La version numérique de la Clef du cabinet des princes est consultable via le site de la BnL (cliquez sur Luxemburgensia online).

Luxemburgensia online regroupe l'ensemble de publications numérisées par la BnL. La Clef du cabinet des princes de l'Europe ou recueil historique & politique sur les matières du tems, éditée à partir de 1704 par André Chevalier, imprimeur français installé depuis 1686 à Luxembourg, fut le premier journal édité et imprimé au Luxembourg. Il était destiné au marché lorrain et français, mais trouva des lecteurs dans de nombreux autres pays européens. La Clef du cabinet des princes contribua à l'émergence du débat politique au Luxembourg. En janvier 1773, le jésuite François-Xavier de Feller, qui rédigeait depuis 1760 les articles religieux et littéraires de la Clef du cabinet, prit la direction du mensuel et changea son titre en Journal historique et littéraire. Sous sa direction, le journal s'engagea contre la philosophie des Lumières et les réformes ecclésiastiques de l'empereur Joseph II.

La Clef du cabinet des princes de l'Europe est l'un des multiples exemples qui illustre que le patrimoine détenu par les bibliothèques nationales de l'Europe n'est pas seulement un patrimoine national mais un patrimoine européen.

Le colloque "Les bibliothèques francophones à heure du numérique" s'est déroulé à la Bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles, du 13 au 14 septembre 2007. Il avait pour objet de faire le point des projets de numérisation lancés dans les pays membres de l'Organisation internationale de la francophonie, de discuter des suites à réserver à la déclaration des chefs d'État de la francophonie lors du Sommet de Bucarest (2006) et de dresser les lignes directrices des actions communes futures. La directrice de la Bibliothèque nationale de Luxembourg, Monique Kieffer, présenta le projet luxembourgeois de numérisation et Luxemburgensia online.

Le secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf, rappela dans son discours d'ouverture les principaux enjeux du numérique pour la francophonie: veiller à sauvegarder sur l'Internet la diversité linguistique et culturelle, condition nécessaire pour garantir la liberté de l'information et la démocratie dans le monde; veiller à ce que la communauté francophone puisse contribuer à façonner la future architecture de la connaissance qui est en train de se mettre en place sur la toile.

Le développement du Réseau francophone des bibliothèques nationales numériques, lancé à Paris en février 2006 par les bibliothèques nationales de Belgique, du Canada, de la France, du Luxembourg, de la Suisse et du Québec, occupa une place centrale dans les débats. Le colloque de Bruxelles retint en particulier la proposition de doter le Réseau francophone d'un Portail électronique commun afin de donner plus de visibilité au Réseau et au patrimoine culturel et scientifique de langue française. Face à l'immensité et à la complexité de la tâche, il fut décidé que le Portail serait réservé dans un premier temps aux titres de presse numérisés par les partenaires du projet. La Bibliothèque et Archives nationales du Québec a présenté à Bruxelles un prototype du futur Portail. Une première présentation du site aura lieu au congrès mondial de l'IFLA (International Federation of Libraries and Library Associations) à Québec en août 2008. La version définitive du Portail sera présentée aux chefs d'Etat du monde francophone à l'occasion du prochain sommet de l'OIF en octobre 2008 à Québec.

Le colloque a mis en évidence qu'il existe, du point de vue de la numérisation, une très grande variété de situations entre les pays membres de l'OIF. Il a été souligné que la numérisation nécessite certes un investissement non négligeable, mais dont les bénéfices vont bien au-delà de cette mise initiale. Il a été retenu que l'investissement dans la numérisation est un facteur important de développement économique et de promotion des compétences dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Afin de rationnaliser les dépenses publiques dans ce domaine, il a été souligné qu'il est souhaitable de mettre en place des plans nationaux pour le développement de la société de l'information dans lesquels les bibliothèques nationales ont un rôle de premier plan à jouer.

(communiqué par le ministère de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche / BnL)

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