A quoi pourraient ressembler le paysage et les missions des bibliothèques de demain?

Le ministère de la Culture a invité les professionnel/les ainsi que toute personne intéressée à participer à un workshop autour du soutien public aux bibliothèques

En présence de la ministre de la Culture Sam Tanson, le workshop du 25 avril destiné aux professionnel/les du secteur des bibliothèques et à toutes les personnes intéressées par le paysage des bibliothèques a rencontré un succès considérable. Modéré par Cédric Kayser du ministère de la Culture, la matinée a été l'occasion d'explorer l'état actuel du secteur, mais également d'élargir la discussion et d'explorer des pistes futures afin de le développer et d'encourager sa professionnalisation.

  1. ©MCULT / Sophie Margue

    Sam Tanson pendant son discours.

    Sam Tanson pendant son discours.

  2. ©MCULT / Sophie Margue

    (de g. à dr.) Jil Weiler, préposée de la bibliothèque municipale de Differdange ; Richard Graf, représentant le Centre d’Information Tiers Monde (CITIM)

    (de g. à dr.) Jil Weiler, préposée de la bibliothèque municipale de Differdange ; Richard Graf, représentant le Centre d’Information Tiers Monde (CITIM)

  3. ©MCULT / Sophie Margue

    Sam Tanson pendant son discours.

    Sam Tanson pendant son discours.

  4. ©MCULT / Sophie Margue

    (de g. à dr.) Claude D. Conter, directeur de la Bibliothèque nationale du Luxembourg ; Tamara Sondag, préposée de la bibliothèque municipale d'Esch-sur-Alzette et représentante du Conseil Supérieur des Bibliothèques (CSB)

    (de g. à dr.) Claude D. Conter, directeur de la Bibliothèque nationale du Luxembourg ; Tamara Sondag, préposée de la bibliothèque municipale d'Esch-sur-Alzette et représentante du Conseil Supérieur des Bibliothèques (CSB)

  5. ©MCULT / Sophie Margue

    (de g. à dr.) Jil Weiler, préposée de la bibliothèque municipale de Differdange ; Richard Graf, représentant le Centre d’Information Tiers Monde (CITIM) ; Claude D. Conter, directeur de la Bibliothèque nationale du Luxembourg ; Tamara Sondag, préposée de la bibliothèque municipale d'Esch-sur-Alzette et représentante du Conseil Supérieur des Bibliothèques (CSB) ; Cédric Kayser, ministère de la Culture

    (de g. à dr.) Jil Weiler, préposée de la bibliothèque municipale de Differdange ; Richard Graf, représentant le Centre d’Information Tiers Monde (CITIM) ; Claude D. Conter, directeur de la Bibliothèque nationale du Luxembourg ; Tamara Sondag, préposée de la bibliothèque municipale d'Esch-sur-Alzette et représentante du Conseil Supérieur des Bibliothèques (CSB) ; Cédric Kayser, ministère de la Culture

La ministre de la Culture, dans son discours de clôture, a mis l'accent sur l'importance des bibliothèques pour nos sociétés en soulignant que "les bibliothèques font partie des services offerts aux citoyen/nes. Il faudrait à l'avenir ventiler les aides et ne pas appliquer les mêmes critères pour chaque structure, en considérant la diversité du paysage des bibliothèques, avec pour but de développer les bibliothèques au niveau national et garantir une offre sur tout le territoire."

Le workshop était structuré de manière à présenter d'abord la législation en vigueur, à savoir la loi du 24 juin 2010 relative aux bibliothèques publiques, l'avis de synthèse élaboré par le Conseil Supérieur des Bibliothèques à partir des 12 avis reçus lors de la consultation publique sur la loi en vigueur de juillet 2022, le fonctionnement du réseau bibnet.lu ainsi que des statistiques sur les bibliothèques publiques. Ces présentations ont permis de dresser un bilan du secteur tel qu'il se présente actuellement et de retracer son évolution passée, mais également, grâce à l'avis de synthèse du Conseil Supérieur des Bibliothèques, d'explorer les éventuelles évolutions futures du secteur afin de répondre aux défis du 21e siècle telles que la numérisation des ressources documentaires et une offre de services plus diversifiée.

Par la suite, un débat animé entre Claude D. Conter, directeur de la Bibliothèque nationale du Luxembourg, Richard Graf du Centre d'Information Tiers Monde (CITIM), Tamara Sondag préposée de la bibliothèque municipale d'Esch-sur-Alzette et représentant le Conseil Supérieur des Bibliothèques (CSB) et Jil Weiler préposée de la bibliothèque municipale de Differdange sur l'avenir des bibliothèques a permis d'ouvrir la discussion au-delà des conditions et structures actuelles de l'écosystème des bibliothèques et de s'interroger ensemble sur l'évolution future de celui-ci.

"Il faut arrêter de croire qu'une bibliothèque n'est qu'un entrepôt où l'on stocke des livres." a lancé le directeur de la Bibliothèque nationale, Claude D. Conter. En effet, les missions des bibliothèques vont déjà bien au-delà d'une simple offre de documents physiques, avec des services numériques croissants et la diversification des supports, en plus de la dimension sociale fournie par une bibliothèque publique dans sa charge d'aide et conseil en matière d'information aux publics. "Nous pouvons très bien aider un/e jeune à trouver les ressources nécessaires pour écrire son exposé de biologie le matin et accompagner une personne âgée à faire une recherche et trouver le roman qu'elle cherche l'après-midi. Nos missions et nos publics sont divers et variés," a ajouté Tamara Sondag.

Selon les participant/es au débat, le nombre de bibliothèques publiques au niveau national est pour le moment encore trop faible, compte tenu du fait que certaines régions ne sont pas desservies par une bibliothèque, autre que par le service Bicherbus de la Bibliothèque nationale. L'intégration des bibliothèques dans l'aménagement du territoire est nécessaire, une estimation proposée lors du débat fait office d'un minimum de 14 bibliothèques publiques dispersées à travers le pays. Une voie possible soulevée lors du débat serait le développement de bibliothèques régionales avec de branches locales dispersées à travers le territoire. Le réseau est un outil non négligeable dans ce sens avec son catalogue collectif, et il faudrait davantage étoffer les services fournis par le réseau. Comme l'a souligné Richard Graf du CITIM, "la finalité n'était pas d'obtenir des aides publiques; mais plutôt d'utiliser ces aides afin de remplir les conditions afin de pouvoir adhérer au réseau et pouvoir utiliser ses services."

De plus, il faudrait également penser à la modernisation des bâtiments, étant donné qu'ils participent à l'attractivité et l'accessibilité des services proposés. Pour cela, il faut aussi sensibiliser les acteurs communaux à investir dans le secteur et reconnaître les bibliothèques en tant que service au citoyen. "La municipalisation des bibliothèques garantit leur stabilité et leur pérennisation," avait ainsi estimé Jil Weiler.

Au-delà de ces réflexions, afin de répondre à la pénurie de personnes qualifiées pour les postes disponibles dans les secteurs des bibliothèques, archives et centres de documentation, une formation en sciences de l'information à l'université du Luxembourg serait nécessaire et souhaitable.

Les expert/es de la table ronde estimaient qu'il fallait un dénominateur commun à partir duquel les différentes structures évoluent. Une loi pour les bibliothèques serait la possibilité d'encourager le développement du secteur entier et de soutenir le travail précieux que fournissent les bibliothèques au quotidien. Les échanges avec la salle pendant ce workshop conçu comme une plateforme participative ont confirmé le travail important que fournissent les employé/es des bibliothèques et ont marqué une volonté profonde de contribuer à l'évolution du secteur dans son ensemble.

Communiqué par le ministère de la Culture

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